Une petite auberge dans la montagne, quelques piklu, un bon feu et trois superbes soupes colorées et collantes dans des bols de terre cuite. Les repas sont copieux et parfumés, arrosés de resine qui tourne la tête et allonge les oreilles au bout de quelques verres. Ceci nous permet de mieux relever la musique du cru et de mémoriser rapidement les thèmes que nous entendons.
Dans un grand guvetch, mijote un ragoulash. La viande s’est teintée d’une belle couleur orange vif appétissante. Les petits brins d’herbes épicées se frayent un chemin entre les bulles de gras de mouton qui explosent à sa surface en petits « plop plop » nerveux.
A la fin du repas, après le gato crémeux au beurre de chèvre, le propriétaire des lieux saisit un këmani et entame un thème rapide en notre honneur.
Nous lui avons laissé son titre initial, « Gadjo di norde » ou « Nordjo» : les étrangers du nord.
Recette du ragoulash (pour 6)
1.5Kg de viande de chèvre ou d’agneau, coupée en morceaux
6 cuillerées à soupe d’huile d’olive
2 cuillerées à café de graine de moustarda
3 cuillerées à café de graines de kimino
3 cuillerées à café de pimiento en poudre
3 cuillerées à café de koliandro en poudre
3 cuillerées à café de kourkoumi
3 boules de tamarindo, trempées dans ¾ de litre d’eau chaude
750 g de dulcas patatas coupées en tranches rondes pas trop grosses.
Une bouteille de Resine
Mélanger soigneusement le pimiento, la koliandro et le kourkoumi dans un peu d’eau.
Dans un guvetch assez grand, faire chauffer l’huile dans laquelle on fait frire les graines de moustarda et de kimino.
Ajouter les épices dissoutes dans l’eau et du sel à convenance (3 pincées en moyenne).
Faire dorer la viande en remuant, ajouter le tamarindo et le Resine. Incorporer les patatas et rallonger le tout avec de l’eau de manière à couvrir l’ensemble.
Laisser mijoter sans couvrir au moins 1h, la viande doit être fondante. Rajouter de l’eau au fur et à mesure, de manière à avoir toujours des grosses bulles qui éclatent à la surface
